Le Fond et La Forme

Music Review

Ecrit par : LF&LF

Au sommaire de cette sélection musicale :

VA One Year & A Day - A Sound Exposure Vol.2
Depht Affect - Hero Crisis
Arnaud Rebotini - Music Components
Mr Oizo - Lambs Anger

 

 







VA One Year & A Day - A Sound Exposure Vol.2
A l’origine du projet, Dj Scientist, figure incontournable de la scène hip hop allemande. A la tête de deux labels (Equinox et Audiac), d’un magazine (DEAD) et encore présent en club en tant que dj , l’artiste offre cette fois-ci une compilation riche et parfaitement selectionnée, oscillant entre electro/hip hop/idm aux  références larges allant d’une folk-rock débridée à une pop sensible.  On y retrouve notamment le français Geste avec son titre Octobre, premier morceau choisi par Dj Scientist pour cette compilation. “Le calme avant la tempête et la tempête en elle-même…” résume l’initiateur du projet. C’est ainsi que l’on pourrait qualifier cette compilation : à la fois planante et douce quand il le faut mais aussi énervée et survoltée comme il se doit.

 





Depth Affect - Hero Crisis
Les nantais de Depth Affect nous avaient déjà complètement séduit avec leur premier opus, Arche Lymb, sorti en 2006, ils reviennent cette fois-ci avec Hero Crisis, tout aussi captivant et jouissif. Identifiable dès les premières mesures, le son caractéristique de Depth Affect se définit à renfort de multiples qualificatifs : trip hop, abstract hip hop, electro click’n'cut, electronica, idm, hip hop barré… on s’accordera à dire que leur musique allie un hip hop aux beats secs et nerveux à de grandes textures et nappes électroniques, le tout saupoudré d’une pop synthétique du plus bel effet à laquelle on ajoutera des samples vocaux triturés, tout simplement entêtants. Vous l’aurez compris le son Depth Affect est à part et ravira les nostalgiques de TepR, 1ère version, Abstrackt Keal Agram et consorts. Passées les présentations, que peut-on dire de cet album ? Sous la très belle pochette, se cache une introduction en la matière ravageuse : Junior International. Gros synthés saccadés, bpm excités, et une cadence folle menée par une voix cuttée et bouclée. Un break, aérien, suivit d’une montée en pression progressive. Depth Affect lance son Hero Crisis en grande pompe pour n’en relâcher à aucun moment la pression. Subtitle et Awol One viennent poser un flow maitrisé sur les titres Street Level et Dusty Records. Tumble Tug et sa grosse voix vocodée n’est pas sans rappeler AIR mais la comparaison ne va plus loin. L’ensemble de l’album n’est qu’hochements de tête approbateurs, tant Depth Affect est bien maître en son territoire. Leur musique domptée n’est que violence habillée de douceur et fragilité. Des émotions comme s’il en pleuvait… inutile d’en dire plus.

 




Arnaud Rebotini - Music Components
“A l’heure de la disparition du disque, remplacé par l’omniprésence du laptop comme outil de composition et de production (j’ai produit une partie de ma discographie avec l’appareil que j’utilise pour rédiger ce texte !) et à une époque où tout tend à se dématérialiser, j’ai eu envie d’utiliser des instruments qui ont une histoire, une vie, qui sont pour moi investis de sens. [...] J’ai ressorti ma TR 808 et mon SH 101. Je les ai connecté ensemble en utilisant l’arpègiateur du synthétiseur (exactement comme au début des années 80 avant Black Strobe). Et je me suis amusé. [...] Après quelques jours de “jam” au studio, j’avais un set d’une heure de musique. Une heure de techno dans laquelle je pouvais introduire de véritables variations et improviser. J’avais un vrai live où le besoin d’établir une relation entre l’homme et l’instrument était assouvi.” Arnaud Rebotini, le 9 juillet 2008. Music Components est donc le dernier projet électronique en date d’Arnaud Rebotini, réalisé entièrement en analogique. Idée qui peut paraitre saugrenue pour une musique moderne comme l’électro, toujours à la recherche de nouveaux instruments et de nouveaux procédés (voyez l’exemple du Tenori On). Toutefois, au delà de la simple démarche, Music Components n’a rien d’une expérimentation hasardeuse. Il s’agit au contraire d’une compilation de morceaux techno des plus efficaces, une retranscription des meilleurs moments d’un live, qu’on imagine démentiel. Morceaux choisis : 777, The Spirit Of Boogie et MnLL.





Mr Oizo - Lambs Anger
Nouvelle sortie de chez Ed Banger, Lambs Anger,le dernier LP de Quentin Dupieux aka Mr Oizo, un fourre tout créatif surprenant et détonnant dont la démarche est  clairement annoncée : “Bonjour this is me again…Monsieur Oizo… You are about to hear a collection of song recorded stuffs… Some are good, some are bad, some are just ok. Turn Off the lights [...] You are ready !” Une entrée en la matière prononcée par la voix de synthèse chère à l’artiste. Nous avons bien entendu : some are good, some are bad. Avec honnêteté, Oizo nous ouvre les portes de son laboratoire musical et nous offre, par la même occasion, une large vision de l’ensemble des morceaux, démos, maquettes et même collages sonores que doit contenir en nombre son ordinateur. On trouve ainsi à côté de grosses turbines telles que Positif ou Bruce Willis Is Dead, des titres plus funky comme Cut Dick, Jo et Two Takes It, le coup de cœur sur cet album. Véritables ovni et petits bijoux : Lars Von Sen, ode au larsen, et Lambs Anger, un amas de clicks triturés dans tous les sens précédant Erreur Jean, psychédélique et 8bits. Pourriture 2 et 7, Z et W se suivent à distance. Au final, il n’y a pas de mystère : Mr Oizo fait de la musique d’ordinateur, sans remords ni complexes puisque la devise est tire ou meurt !

 

Texte : Antoine C.

One Comment, Comment or Ping

  1. arrêtez de vous reproduire

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