Le Fond et La Forme

Music Review

Ecrit par : LF&LF

Que du bon au programme de cette nouvelle sélection musicale :

Mondkopf – (Declaration Of) Principles

Paul Kalkbrenner – Berlin Calling

Pivot – O Soundtrack My Heart

Geste – Jaw Breaker

 

 

 

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Mondkopf – (Declaration Of) Principles (Ep)

 

Signé chez FoolHouse, le label monté par deux membres de fluokids, dont on empruntera le style pour cette chronique.

Un frisson s’empare de ce qu’il reste de mon corps à cette heure tardive. Je relève la tête, quitte ton regard brillant pour chercher d’où proviennent ces notes divines. Mes pupilles s’écarquillent, j’aperçois au fond de ce bar improbable, le pousseur de disques, une clope au bec. Porté par le son, je me lève et me plante devant lui. Je crois que je titube. Ma tête aussi. Pas pour les mêmes raisons. Je ne le sais pas encore mais j’écoute Ave Maria pour la première fois. C’est beau, puissant et envoûtant. Pas comme toutes les premières fois… Complètement arraché à l’espace temps, je finis avachis au comptoir. Je ne sais pas si c’est la chaleur de ce club ou quoi, mais je me sens fébrile. Ce n’est pas de la sueur qui goutte de mon front mais bel et bien des larmes qui coulent des mes yeux.

 

 

 

Paul Kalkbrenner – Berlin Calling

 

Au delà de sa prestation d’acteur dans le film Berlin Calling, qui donne à voir le quotidien et les excès d’un dj sur fond de vie nocturne allemande, Paul Kalkbrenner, producteur émérite de la scène berlinoise, signe aussi la BO, objet de cette chronique, à défaut d’avoir vu le film. L’album, sombre, opaque, mystérieux n’en est pas moins excitant. Kalkbrenner livre une techno répétitive, dans les faits, mais là où d’autres pêchent par l’absence et le vide dont souffrent leurs productions, notre artiste offre un son mature, tout en retenu, captivant pour ainsi dire. Aaron, le morceau qui ouvre l’album, n’est que frustration et plaisir savamment conjugués. L’auditeur plonge d’entrée de jeu dans un voyage atmosphérique et ce ne sont pas Queer Fellow et Azure, les deux morceaux suivants, qui l’en sortiront. Les tracks s’enchaînent et c’est Berlin By Night qui semble défiler sous nos yeux, à en croire nos oreilles. Atzenpeng vient résonner somptueusement en ce milieu d’album et Gebrunn Gebrunn clôt magistralement cette bande son pour noctambules initiés.

 

 

 

Pivot – O Soundtrack My Heart

 

Cela pourrait être la bande son d’une nuit, d’une autre, encore sous influences. Les paysages défilent, le pouls s’accélère, la pupille s’écarquille. Loin de la facilité, Pivot ne sombre pas pour autant dans l’ennui. Lisse, sûrement pas, l’esthétisme d’un joyeux chaos, peut être… L’oreille est travaillée, remuée, éprouvée mais toujours récompensée par un final salvateur. C’est du travail de la matière que naît le beau et de l’effort physique que jaillit la jouissance. Chaque morceau est une page qui se tourne, on croyait en avoir fini alors que tout recommence et inlassablement, notre curiosité est éprouvée, les horizons ne cessent de se démultiplier. Cela pourrait avoir l’effet d’un Yndi Halda, à en croire nos émotions, allié au tonus d’un Midnight Juggernauts, décomplexé et complètement barré. C’est beau sans être niais, bien sans être facile, intelligent sans être prétentieux.

 

 

 

Geste – Jaw Breaker (Ep)

 

Le calme avant la tempête et la tempête en elle même… Dj Scientist a trouvé avec cette formule, une accroche efficace pour qualifier la musique du producteur Geste, signé sur son label Equinox Record. Attention toutefois, si la tempête, de manière grossière, dévaste tout sur son passage, Jaw Breaker, le 1er Ep du français, tape fort et vise juste. Electroniques mais surtout électriques et survoltés, les morceaux voient mélodie et rythmique se courir après comme pour mieux s’entrelacer. Autant vous prévenir, pas le temps de s’ennuyer à l’écoute de ce ep prometteur…
En plus d’être un musicien émérite,
Geste est aussi très sympa et vous offre son morceau Ohm Sick.

 

Texte : Antoine C.

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