Le Fond et La Forme

Music Review

Ecrit par : LF&LF

Du hip hop, de l’idm et de l’electronica pour cette music review signée Aaron 3000.

Lori Scacco - Circles

Diplo - Sound And Fury

Sole - Remix Album

School of Seven Bells - Alpinisms

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Lori Scacco - Circles

Entrons dans le monde de douceur de Lori Scacco. Car il s’agit bien là de cela. N’en déplaise encore. Eastern Developments vu comme le château d’un conte de fées d’une jeune New Yorkaise. Éphémère, vaporeuse, l’œuvre de Scacco se voudra à l’image même de sa génitrice. Une princesse malgré elle. Et l’on regrette encore que les contes de fée ne rejoignent ceux divers. Aucune nouvelle quant au présent de cette dernière comme si “Circles” nous montrait l’infini de leur nature, perdurant dans un temps figé. Il va s’en dire que l’image est facile à bien plus d’un titre. On se sent pourtant dépourvu devant l’allégresse du sentiment, un cinéma à elle seul ou l’ennui peut guetter mais s’en jamais s’ instaurer. Le statique semble ici être l’ennemi de l’intérêt. La déclassification du rêve se veut marque de fabrique, bien loin encore avant ceux entremêlés des  Voice of the Seven Woods et autres  Savath and Savalas et il nous faudrait ajouter que l’infortune marqua  Scacco manquant le coche de la sur médiatisation à cette époque. Le marketing se conjugue par le biais d’auxiliaires tout aussi différents de ceux utilisés et mis en avant par les penchants (dé)structurés de notre hôte. Restent les souvenirs d’antan, des années s’écoulent, et la pluie de notes rattrapant la nostalgie en plein vol. Seule ou accompagnée du compère et bassiste  Tim Delaney (Kopernik), les cycles musicaux s’inspirent de ceux entrevus par-delà la topographie, les sentiments, une vie comme vécue ad vitam eternam. Ainsi la terminologie prend tout son sens sur - et l’on cherche encore l’adjectif adéquat - Reeling then Again ou encore Love’s reprise, métaphore d’une vie construite sur la linéarité et la contemplation.
Finalement la moins éphémère des expériences. Une promenade sur le fil des pensées douces-amères d’une princesse oubliée.

 

 

Diplo - Sound And Fury

La tendance est à l’oubli. Quelque part situé dans les synapses colorés qui infestent l’audio du jour, rappelons à notre bon souvenir les joies d’Hollertronix et de son créateur émérite Diplo. Là ou personne ne s’attendait réellement à l’onde de choc. Sound and Fury comme beuglement retentissant, là ou William Faulkner s’éteint. Là ou la Mpc 2000xl survient. Alors oui, d’autres cultivent la rhétorique par le bras levé, bien dans leurs  chaussures bigarrées, mais ici soulignons les prémices de breaks pérennisés par Shadow, Krush, Chemist, Food. Ceux par qui viennent le scandale. Diplo en fera partie nul doute et on a beau penser à ce que ce dernier est devenu, l’opposé musical par nature, le jugement n’est pas du gout des autres. Ni dans notre camp. Qui sonnons-nous?

La vie […] : une fable
Racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur,
Et qui ne signifie rien.  ( Macbeth acte 5, scène 5)

Diplo l’un des autres. L’un de ces idiots pour qui l’on se pâmait un jour enfin, de pouvoir savourer les moindres bribes de sortie audio.  Véritable ode à une collection de disques dépassant l’entendement, Sound and Fury multiplie le bon goût là ou beaucoup ne furent qu’émèrite à copier-coller le traditionnel schéma des années Ninja Tune, Diplo développe ici un sens prochain de la restructure sonore Light in August (peut-être son meilleur et de loin…et l’on se demande si la ligne de basse ne serait pas estampillé Pastorius lui-même?) Krunk (variation n°2) ( déjà et sans MIA) One-Four (présent sur la suite des épisodes sonores sur Big Dada avec Florida) le très RJd2 Slow Fall (d’ailleurs on se demande qui vole à qui et qui en est le bénéficiaire dans l’histoire ou comment rééecrire l’histoire du sampleur samplé) et pousse les recherches rythmiques plus loin encore que ces prédecesseurs, entrechoquement de caisse claire, ou comment insufler la vie aux machines sans jamais faire appel aux bons vieux batteurs du studio, jonchés entre deux consoles. Finalement et plus encore que la quintessence même de l’énergie rythmique, c ‘est bel et bien le choix pertinent de la boucle qui étonne par sa multiplication, l’hypnotisme de chacune et leur mise en valeur. Et il nous suffirait de placer, une fois encore un Light in August pour étayer nos dires. Aujourd’hui cette vague consciente s’amenuise,  mais comme dans un dernier souffle, dernier élan, Diplo nous rappelle qu’il était bon de vivre ces premiers émois, une rêverie intérieure. Et il n’y a rien de plus beau à avoir l’air idiot.
Don’t act.

 

 

Sole - Remix Album

On penserait tout savoir sur tout, sophiste égaré dans un paysage hip hop délabré, miné par la crise de l’argent doux, des clichés fluorescents à l’allure alléchante. Sole, prisonnier d’un monde ou la claustrophobie sonore qui le  rendit naguère porte drapeau, libérateur d’un monde de séparation estampillé Anticon, prouve une fois encore, la liberté quasi intrinsèque d’artistes maudits, ceux pour qui le prix d’entrée équivaut à tant d’apéritif au même bar. Oui, il en sera a sad day for investors nulle doute. Laissons nous cependant attendrir par la virtuosité que l’artiste Sole a de rebondir d’Idm en electronica, de post-rock (au sein du groupe Skyrider) ou bien même d’un hiphop naguère revendiqué “white trash”. Une étiquette lui collant à la peau, des années depuis son avènement mais la solarité du sieur demeure perpétuelle. Pour certains. Ici que les allergiques des shoegazers ne s’y trompent, l’album remixé revient dans un domaine  déjà moins en marge, là ou les Thavius Beck et autre Subtitle (toute appartenance au méga combo Labwaste de ces deux protagonistes étant purement fortuite) excellent et figurent parmi les parains spirituels de backpackers nouvelle génération. Le Boom Bap eut ses heures de gloire. La voix du peuple se mue en delay consentis et reverb inavouée. On pourra clamer l’appartenance à x ou z groupe. Des heures durant. Sole ingurgite les lettres, lui. Loin devant.
La encore tout démontre l’ouverture, une voie secondaire que seul ce dernier sût matérialiser. Accompagné des récents ou plus anciens Telephone  Jim Jesus, Egadz, Son Lux, Odd Nosdam, on revient émerveillé, abasourdi, comme soulevé de nos croyances passées, voilà la porte de sortie. Bien sur, la moitié de Fog Andre Border ou encore Picture Plane peuvent apparaitre comme mécréants dans une contrée déjà marquée au fer rouge par la face alambique ambiante. La noirceur revêt des teintes jamais vécues. Une seconde explosion pour lui, comme un rebond dans un univers ou déjà on maudit les visionnaires, traités comme réactionnaires.

PS: un album qui nous pousse à poser la question existentielle suivante: “Quel est le contraire du Name Dropping?”

 

 

School of Seven Bells - Alpinisms

7 cloches résonnent encore en ce jour de janvier. Les polymorphes sœurs Deheza et l’ex Secret Machines Benjamin Curtis se rejoignent au sommet d’un art là ou les copies conformes s’amoncellent ça et là pour le plaisir robotisé de beaucoup. Avilissante serait la méthode si cette dernière n’était ponctuée de ses pointes de bonté, octroyées sur l’éponyme et injustement boudé  on!air!library! quatre ans auparavant. On entend et comprend les détracteurs toutefois. L’objectivité nous poussera donc à rebuter l’apologie, force et de constater que toute orfèvrerie sonore consentie, les régressions des natures rythmiques s’observent ici, mais que le lecteur se rassure, le tout évitant l’écueil de l’ entassement puis le jour venu, de l’effondrement. Nul doute que cette donnée semble étriquée. Entreprenons malgré cela un acte lucide sur l anaphore des patterns électroniques promulgués par la formation. D’où l’interrogation de comment reprendre les secret machines ? Relatif à la clarté du trio, SVIIB improvise de nouveautés, puisées ça et là dans le chaudron bouillonnant de Brookyn, sur les perles half asleep, face to face on high places ou encore iamundernodisguise (extrapolé notamment sur le class of 73 bells de Guillermo Herren). Celles empruntant le “todo es color” de Lolé y Manuel voient donc clair dans le jeu alambiqué, sinueux des couleurs sonores. Cependant  comme la contradiction semble ici être mère porteuse de volupté, il sera justifiable de reconnaitre que le voile d’obscurité semble planer, note tenue et décidée sur un album premier en nombre sens sur my cabal (sorti sur le non moins célèbre  label anglais Sonic cathedral à titre d’ep) ou encore l’épopée sempiternal/amaranth, ou fermer les yeux serait moindre quant à la nature inculquée et reçue, semblable à un faultered ego d’une certaine année datée 2004. Sempiternelle pour le coeur. Comme un retour aux sources évolutives. Les cloches résonneront  de cette altitude, la psyché s’impose alors aux adorateurs des sixties par le prisme de onze pièces à l’allure protéiforme. La mue s’achèvera. Quelque part dans l’imaginaire ou la réalité des songes.

Texte : Aaron 3000

3 Comments, Comment or Ping

  1. somebodyyy

    l’electronica et l’idm sont la même chose, de plus idm est un terme quelque peu idiot et absurde

  2. aar3000

    nous sommes d accord.idm est un terme un peu abscond effectivement.lorsque je dis ” rebondir d ‘idm en electronica” c est simplement pour souligner le peu de variation dans le projet.
    merci de ton intervention.

  3. aar3000

    …….de plus je ne suis pas responsable des accroches.
    voila.

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