Le Fond et La Forme

Marsatac

Ecrit par : LF&LF

A l’heure de sa dixième édition du 25 au 27 septembre 2008, Marsatac n’a plus rien à prouver. Malgré une histoire mouvementée, le festival marseillais est devenu un rendez-vous musical incontournable. Cette année, après une première soirée dédiée à la musique africaine avec Manu Dibango et Seun Kuti entre autres, l’esplanade du Fort Saint-Jean devait prendre une teinte plus hip-hop le vendredi et électro le samedi.







Vendredi 26 septembre

Pour se mettre en jambes, direction la place de Lenche pour le Panier électronique, apéro musical au coeur du quartier du Panier. Entrée en matière qui tombe à l’eau le vendredi avec la pluie qui s’abat sur Marseille. Une soirée un peu fraîche qui retarde l’arrivée sur le site. A 22 h, le ciel est plus clément et Saul Williams se lance dans son afro-punk futuriste sur la scène Major. DJ CX Kidtronic envoie ses beats synthétiques pour accompagner la puissante guitare saturée sur laquelle se pose nerveusement le chanteur. Veste rouge de capitaine de navire et plumes bleues dans les cheveux, l’américain donne vie à son univers musical hybride sur scène sans compter à la dépense d’énergie. Ses trois albums sont passés en revue avec notamment un Convict Colony plus que convainquant. Difficile de se remettre d’une telle déflagration sonore.
Il faut attendre les alentours de minuit pour revenir dans la partie avec les autrichiens de Bauchlang qui pousse le concept de human beat-box à son maximum. Avec leurs seuls six voix, ils construisent des titres assez variés sans abuser de la démonstration techniques. Cette variété lasse toutefois un peu dans la longueur malgré l’originalité de l’exercice. Un rapide détour pour voir Looptroop Rockers, rappeurs suédois qui n’ont pas grand chose à envier aux américains. Un joyeux groupe bien rôdé qui transmet son énergie à la foule.
Puis c’est au tour de De La Soul, sous le même chapiteau de faire monter l’ambiance. Pos, Trugoy et Mase investissent la scène avec leur bonne humeur et leur maîtrise légendaire. Ils enchaînent leurs tubes sans délaisser la communication avec le public. Le sommet est atteint avec Me, Myself and I que tout le monde reprend en coeur. Le trio n’a pas perdu de sa spontanéité avec le temps et c’est un réel plaisir de les entendre aujourd’hui encore.

 

Samedi 27 septembre

Le soleil est cette fois-ci au rendez-vous sur le Panier. Les Pastis se vident donc paisiblement à l’écoute des groupes anglais invités à ces apéros électroniques. Au son du dub de Thomas E. Griffin, les festivaliers se dirigent vers les deux chapiteaux du festival entre le Vieux port et la magnifique Cathédrale de la Major.
Les mélodies de Polyzics n’étant pas très convaincantes, il faut attendre les excellents The Notwist pour la première claque musicale de la soirée. Les Allemands dispensent leur pop-folk avec soin, ajoutant une couche électronique séduisante. Leur attitude discrète permet d’entrer en douceur dans leur univers intimiste et riche en émotion. Le public se laisse facilement porter par leur son à la fois original et facile d’accès.
Les deux concerts suivants seront un peu décevants, ne répondant pas à l’envie de danser qui se fait de plus en plus sentir la nuit avançant. Chloé est ainsi tout en calme et en langueur, construisant tranquillement ses mélodies sans se presser. De beaux morceaux que l’on préférerait écouter dans son salon plutôt qu’en festival. A partir d’1 h, James Holden sera lui aussi tout en retenu sur la scène Pharo. Son mix est propre et les nappes envoûtantes, sans toutefois répondre à l’envie de se lâcher.
Heureusement, l’homme de la situation est programmée à 3 h et ne décevra personne. Laurent Garnier envoie une série tout en montées et en explosions, c’est la libération. Le public exprime sa gratitude grâce notamment à un The Man With the Red Face qui arrive à point. Alors que le DJ français enchaîne sur une phase drum’n'bass, il est l’heure de prendre congé.
Le cadre, la programmation et l’organisation impeccables de cette dixième édition garantissent un bel avenir à ce festival à chaudement recommander.

Texte : Raphaël R.

One Comment, Comment or Ping

  1. David

    Vous êtes partout décidément…

Reply to “Marsatac”



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