Surkin

L’enfant terrible du label Institubes jouait à Cannes, dans le cadre du festival Pantiero. L’occasion pour lui poser quelques questions sur ses différents projets.

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LF&LF : Pour commencer, petite présentation Surkin…

Surkin : Je m’appelle Benoît, j’ai 23ans et je fais de la Dance Music.

LF&LF: Ton actualité, c’est la sortie de « Next of Kin II », tu peux nous en parler ?

Surkin : C’est un disque de remixes de mon dernier Ep, avec Chromeo, Laidback Luke, Bobmo et BlackStar. Ce genre de projet « bonus » est assez courant en Dance Music, ça permet de prolonger la durée de vie des morceaux. On a attendu un peu, histoire que les morceaux originaux puissent vivre tels quels. Laidback Luke a fait quelques de chose de très « main room », un gros morceau club. Le remix de BlackStar est plus ghetto. Bobmo a fait un dj tool house et Chromeo ont chanté dessus pour une version cheezy fm 80.

LF&LF : Tu ne parles pas de la version avec Cuizinier et Teki Latex, c’est juste un freestyle ?

Surkin : C’est un peu spécial. A la base, le morceau était destiné à la mixtape de Cuiz’(Pour les Filles Vol.3) mais il n’a pas été fini à temps pour le mastering. Ils ont terminé le morceau après et il sortira sûrement exclu sur Itunes France ou quelque chose comme ça. Orga (Dj Orgasmic) a repris le beat et c’est super cool, avec un esprit mixtape/freestyle comme si le morceau était un riddim hip hop. Je suis hyper content du résultat.

LF&LF : Quelle est la suite à venir ? D’autres sorties de prévues ?

Surkin : La suite c’est un album, censé sortir il y a six mois qui sortira probablement au printemps. (rires) Sûrement un single pré-album à venir et quelques remixes. Je refuse pas mal les propositions en ce moment pour essayer de finir mon album.

LF&LF: A quoi  peut-on s’attendre, quelle sera la tendance des morceaux ? T’as sorti récemment White Knight Two qui sonne très house, tu changes un peu de style… Comment ça s’annonce pour l’ensemble de l’album?

Surkin : Souvent, les gens pensent dès que je sors un morceau, que j’ai changé de style et que c’est ce que je vais faire désormais. La première démo de White Knight Two date de mes premiers maxis. Je l’avais complètement oublié et je suis retombé dessus par la suite. J’ai ajouté des cordes et des voix, ce qui a donné le morceau actuel. Ce n’est pas pour autant que maintenant je ne vais faire que de la house 90’s. Je peux très bien faire d’autres Radio Fireworks mais j’aime aussi me démarquer et je souhaite apporter une autre vision de la Dance Music en France. L’album ira dans pas mal de directions différentes.

LF&LF : Tu as produit ton album tout seul de A à Z ?

Surkin : J’ai tout fait moi-même avec mon ordinateur. J’envoies mes morceaux à mes potes pour avoir leur avis. Avec Bobmo, on se parle tous les jours et on s’échange nos trucs. J’aurai plus envie de continuer un morceau s’il y a de bons retours.

LF&LF: Tu bosses uniquement en home-studio, au calme chez toi ou tu commences des maquettes sur la route ?

Surkin : En fait mon home-studio, c’est mon laptop et une chaine hifi que j’ai eu à l’âge de 14ans. Je fais quelques morceaux en tournée mais je t’avoue que la plupart du temps je suis crevé, j’ai pas la tête à ça. Je bosse donc principalement chez moi. Mon studio – j’habite avec ma copine- c’est juste notre chambre, un bureau, mon ordi et mes baffles.

LF&LF: Tu n’as pas cette passion de collectionner les vieux instruments, des claviers…etc ?

Surkin : Le problème c’est que je suis hyper nerd et si je commence là dedans, ça va être un enfer. Je ne peux pas envahir la chambre conjugale de ça. C’est plus pour une question de place, je ne peux pas faire chier ma meuf avec des boites à rythmes sous l’oreiller. (rires). Et puis je m’en sors très bien pour le moment. J’ai envie de finir mon album dans cette optique «software ». Après peut être… Et puis il y a tellement de morceaux qui ont été fait avec des sampler à 4secondes de mémoire que je ne complexe pas du tout de bosser sur un ordi, où au final, j’ai dix milles fois plus de possibilités que les mecs qui faisaient de la house music dans les années 80 et qui pourtant ont fait d’énormes classiques.

LF&LF: Parallèlement tu mènes un projet avec Bobmo, High Powered Boys, qu’en est il ?

Surkin : On a vraiment les mêmes influences avec Bobmo. De gros nerds de la ghetto house, dance mania entre autres… Nos directions en solo sont différentes mais on possède la même base : on a écouté du rap français à la même époque, puis la dance ensuite…High Powered Boys est une version plus intuitive de nos morceaux, on essaye de les finir en trois heures. Une après-midi de travail, on finit le morceau, on va boire des bières et on n’en parle plus. A deux, on bosse beaucoup plus vite, c’en est presque énervant.

LF&LF: Et pour terminer, à propos de ton album, est ce qu’on peut s’attendre à des collaborations, des featurings ?

Surkin : Il y aura des chanteurs mais vous verrez le moment venu… Je rends le projet final prochainement, on verra ce que ça donne mais ce qui est sûr ce que ce sera 100% Surkin, je ne sortirai pas quelque chose qui ne me plait pas.

ITW : Antoine C.
Photo : Lola Raban Olivia