ELEKTRICITY #7
2009, année de la consécration ? La formule ressort tous les ans mais pour la septième édition d’Elektricity, il serait tentant faire le rapprochement entre le festival et la carrière de son créateur, Yuksek. Alors qu’il continue d’arpenter les salles de concert du monde entier, le dj-producteur rémois viendra poser ses machines sur le parvis de la Cathédrale de Reims pour une soirée d’ouverture qu’on imagine grandiose. L’ensemble de la programmation n’en est pas moins excitante. Un grand cru donc pour une équipe qui ne connaît pas la crise. Rencontre avec l’un de ses membres actifs, Guilhem Simbile.
LF&LF : Avant d’évoquer l’édition de cette année, laisse moi te demander quel souvenir gardes tu de l’année précédente ?
Guilhem Simbille : Je pense particulièrement au concert d’Etienne Jaumet qui fut un très grand moment. C’est un artiste qu’on adore et qu’on soutient. On a été les premiers à la faire venir en province et aujourd’hui il sort un album magistral ! De manière générale, c’était un festival plein d’émotions car nous savions déjà que Cyril [Jollard, alors programmateur du festival] allait partir (voir notre interview).
LF&LF : Cyril Jollard dont tu reprends en quelque sorte le flambeau ?
Guilhem Simbille : Voilà, en tant que membre de Binary [Gears, l’association à l’origine du festival et des soirées Bonheur Binaire] j’ai repris une partie de la programmation (nous sommes trois programmateurs), la coordination générale, et toujours l’identité visuelle…
LF&LF : Venons-en à cette septième édition, fidèle à son habitude, le festival continue d’arpenter divers lieux rémois…
Guilhem Simbille : C’est quelque chose de très important pour nous, devenir un festival à l’échelle de la ville. On a programmé en fonction des lieux. Et cette année on s’est lâché. Nous investissons la Comédie et le Grand Théâtre, ce qui est nouveau. Et évidemment, il y aussi ce un gros paris, la soirée sur le parvis de la Cathédrale. On espère que ça va marquer les gens.
LF&LF : Il était déjà question l’année dernière que le festival s’installe à proximité du parvis, ce qui ne s’est finalement pas fait. Comment se sont présentées les choses pour cette nouvelle édition ?
Guilhem Simbille : Organiser ce grand événement en plein cœur de la ville et en plein air est parti d’une volonté de marquer les esprits et de toucher un public plus large, de sortir du cercle des initiés. De là, on a imaginé ce plateau sur le parvis de la Cathédrale. Le lieu fait beaucoup fantasmer de par son rôle dans l’histoire et sa taille. Rares sont ceux qui ont assisté au concert de Tangerine Dream dans les années 70 au sein même de la Cathédrale, toutefois ceux qui y étaient en parlent encore. Il y a aussi une légende urbaine autour d’un concert de Nico… Qui sait, d’ici 20 ans, un type bourré et avachis sur un comptoir racontera qu’il a vu Pan Sonic au pied de la Cathédrale et on le prendra pour un fou ! (ce ne sera pas moi). C’est aussi le côté un peu “historique” de cette soirée qui nous a fait avancer sur le projet.
LF&LF : Le festival commence très fort aussi bien avec cette soirée d’ouverture qu’avec celle qui s’enchaîne dès le lendemain à la Cartonnerie, où une autre icône locale qui s’exporte beaucoup, en l’occurrence Brodinski, sera pour la première fois tête d’affiche à Reims. C’est une autre forme de consécration là encore, puisqu’il a débuté en partie grâce à Binary ?
Guilhem Simbille : C’est une fierté pour nous d’avoir des artistes qui sont indissociables du festival, comme Yuksek ou Brodinski. Voir leur nom monter d’une ou deux lignes chaque année sur l’affiche du festival est une chose super gratifiante… et touchante. On est très heureux de les voir réussir comme ça. Concernant Brodinki, il s’est imposé ces derniers temps comme une locomotive des festivals. Je pense notamment aux Transmusicales de Rennes l’année dernière. C’était donc normal de lui dédier une soirée pendant le festival. D’autant plus qu’il a conçu une partie du line up, en invitant Jokers Of The Scene et Matt Walsh. Fidèle au live, nous avons également programmé pour cette soirée Hervé Birolini qui présentera une pièce sonore réalisée à partir de sons enregistrés dans le quartier Wilson à Reims. Concernant le second live, il s’agit d’Edan que nous sommes très fiers de recevoir. Les rares fois où il a joué en France, c’était à Paris. Et surtout, sur scène, c’est une bête ! Ses instrus sont raffinées et visuellement c’est très fort. C’est aussi l’occasion de marquer le retour dans la programmation du hip hop (de bon goût), qu’on avait peut-être un peu délaissé.
LF&LF : Une autre fierté, j’imagine, c’est la présence de Pierre Henry pour clore cette édition ?
Guilhem Simbille : Évidemment. Pierre Henry est à des années lumières de la musique de club, et pourtant, il trouve une place naturelle dans la programmation. Pierre Henry a fait le conservatoire pendant la guerre, il a quasiment inventé la musique concrète, il n’a pas cessé d’innover pendant 50 ans, il a jeté des passerelles vers d’autres disciplines comme la danse ou l’art contemporain. Il est à l’origine d’une véritable révolution dans la musique. Il incarne un mythe… pour les initiés. Mais pour cette soirée, on a tout de même essayé de conserver le côté “clôture”. C’est pour ça que j’ai invité les Dirty et Cosmo Vitelli, histoire qu’on s’amuse bien en fin de soirée
LF&LF : Un mot aussi sur la performance d’ErikM ?
Guilhem Simbille : Ce type un ovni ! Il a des projets par dizaines, c’est un hyper-actif. Il ne s’arrête jamais. Il est fascinant. Il était venu en 2006 pour un set aux platines, qui pour le coup n’était pas du tout dansant mais restait pour autant une vraie performance. On lui a donc proposé une carte blanche cette année, afin qu’il puisse intervenir où il voulait quand il le voulait sur le festival. C’est une vraie carte blanche puisque que nous ne savons pas grand chose de sa première intervention aux côtés d’Eric Maria Couturier mais c’est super gratifiant d’avoir un artiste complet comme lui présent sur Elektricity. Et puis c’est excitant, c’est une autre nouveauté sur le festival, ce principe de carte blanche.
LF&LF : Enfin, en marge du festival, la fête continuera jusque fin octobre puisqu’il sera possible de suivre Yuksek à Londres. Qu’en est il exactement ?
Guilhem Simbille : Eurostar, partenaire du festival, met en place le samedi 31 octobre un train au départ de Reims et en direction de Londres afin de suivre Yuksek lors d’une Kitsuné Party. Pour 115€, est compris l’aller retour Reims-Londres et l’accès à la soirée. L’occasion de pouvoir aller faire du shopping et du tourisme outre-manche, d’y passer une soirée en club et de revenir sur Reims, dès le lendemain matin, sans avoir à payer l’hôtel. Ça aussi c’est excitant.
ITW : Antoine C.
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