Le Fond et La Forme

Sébastien Schuller

Ecrit par : LF&LF

La septième édition du festival ELEKTRICITY ne se résume pas aux 3500 personnes réunies devant le parvis de la Cathédrale. Preuve en est, LE FOND ET LA FORME .FR a couvert l’ensemble des soirées du festival rémois, et notamment sa très belle soirée de clôture, où se côtoyèrent Pierre Henry, Sébastien Schuller ou encore Cosmo Vitelli. L’occasion d’y faire de nouvelles rencontres. Entretien avec Sébastien Schuller.





Sébastien Schuller est un peu à l’image de sa musique, mélopée douce et fugace comme si cette dernière pouvait nous échapper, glisser entre nos doigts fébriles. Et puis tenue, rythmée là où le vague à l’âme n’a plus place à prendre… Oui, il est un peu tout ça. Il s’avère même gênant d’observer à quel point les similitudes sont troublantes, et ce, même en cinq minutes, penché sur une chaise de table tendance… Tant d’apparat pour un seul homme, loin de tout ça pourrait-on penser.


LF&LF : Quelle est la genèse du Sébastien Schuller que nous connaissons ?

Sébastien Schuller : des démos envoyées à différents studios et puis surtout, mes débuts sont marqués comme tout le monde par l’amour de la musique et de la création sous toutes ses formes. A l’origine j’avais une formation de batteur, et là ou j’habitais il n’y avait aucun cours de batterie, je me suis don vu jouer du piano et du synthé en autodidacte avant même d’aborder les studios afin de réaliser les albums dont je te parlais un peu avant.

LF&LF : En parlant d’album et de réalisation, on te sent plus ouvert artistiquement sur ce deuxième album… et d’ailleurs, comment as-tu régi la période de latence entre deux ces deux évènements ?

Sébastien Schuller : Ce n’est pas tout à fait vrai dans le sens ou il existe un parallélisme entre mes deux réalisations au niveau surtout de l’utilisation de sonorités électroniques. En réalité on peut trouver dans le second une certaine partie plus tournée vers l’organique même, plus accès sur les cuivres et les voix en général. En ce qui concerne la période entre les deux albums, j’ai réussi à composer trois musiques de film et puis j’avais déjà des idées quant au deuxième… Je suis très inspiré par le monde visuel, quel qui soit, après si je devais te dire ce qui me poussait à composer je te dirai avant tout l’amour de la musique.


LF&LF : On t’avait aperçu dans le cadre du festival des 3 éléphants cet été et tu nous semblais comme mal à l’aise par rapport à la configuration proposée, d’où ma question sur ton positionnement quant à tes performances scéniques. Seraient-elles plus aptes à rendre la “magie” de l’album dans un cadre plus intime ?

Sébastien Schuller : Et bien cela dépend en fait. J’ai l’impression qu’on a différentes facettes. On a fait de nombreux festivals ouverts notamment avec la nouvelle formule et les versions retravaillées d’anciens et nouveaux morceaux. Happiness se prêtait plus à une configuration intimiste.

LF&LF : Tu ne ressens donc aucune reluctance de la part du public Français ? J’ai découvert que tu avais décidé de migrer vers les États-Unis.

Sébastien Schuller : Pas vraiment, ce que je ressens surtout c’est une certaine difficulté à mettre les choses dans une case, de façon précise. Par exemple, pour Happiness, tout le monde avait adoré mais aucun ne voulait le faire en live de peur que le public s’endorme après quelques morceaux. On a moins ce problème pour le deuxième dans la mesure, où et je pense qu’inconsciemment c’était un choix de ma part, l’album est plus rythmé. Je pense que ce mode de cloisonnement est typiquement français, après je me plie aux différents cadres proposés, le fait de vivre à l’étranger aussi m’amène à jouer seul plutôt qu’accompagné, c’est un choix de vie. Tu peux très bien aujourd’hui composer et jouer seul sans l’aide de personne, ce qui peut être une possibilité quant à aller au bout des choses, d’un autre côté le partage est bien aussi… Pour les concerts les arrangements sont travaillés en groupe évidemment alors que le travail en amont n’est réalisé que par moi.

LF&LF : Tu parles de studio, je suis curieux de savoir ce que contient le tiens.

Sébastien Schuller : Oh et bien… Un piano, un ordinateur, un ou deux synthés, deux guitares, acoustique et électrique

LF&LF : Qu’en est-il de la collaboration avec Bel Orchestre et Arcade Fire ?

Sébastien Schuller : Effectivement, on a travaillé ensemble, pas vraiment avec Arcade en fait. Sur une composition qui était prévu à l’origine pour une compilation, une sorte de cadavre exquis dans le sens ou j’ai récupéré une partie de cordes que j’ai complètement retravaillé afin de le garder en tant que morceau, je leur ai demandé si je pouvais le garder tel quel, ce qu’ils ont acceptés.

LF&LF : La notion de cadavre exquis semble assez intéressante comme principe de création musicale.

Sébastien Schuller : Et bien là ça m’intéressait d’autant plus parce que j’aime beaucoup ce qu’ils font, et parce que l’idée était super même si je n’ai pas totalement respecté ce qu’ils attendaient. J’ai aussi besoin d’être inspiré par beaucoup et notamment ces artistes qui me suivent pas à pas. Après, je pense qu’il est humain aussi de comparer les artistes entre eux, d’établir un pont pour l’audience qui n’est pas sensée nous connaître… Dire de moi que je sonne comme Radiohead franchement il y a pire comme comparaison !

LF&LF : Jonathan Morali (Syd Matters) nous confiait récemment avoir quelques difficultés à ne pas se répéter dans ses textes. Es tu aussi concerné ?


Sébastien Schuller
: Je dirai que j’en suis, en ce qui me concerne, à mes tous débuts de parolier et que cela met du temps à vouloir exprimer des choses aussi complexes que les sentiments ou autres… mais oui, je ressens un peu la même chose, ce sempiternel effort de ne pas se répéter, comme conditionné par ces heures d’écoute de chansons anglo-saxonnes, comme si tout cela pouvait se résumer par de simples mots en fait.

ITW : Nico S.
Photo : Stéphane C.

No Comments, Comment or Ping

Reply to “Sébastien Schuller”



Articles similaires


  •   Joakim  -   Joakim
    8 février 2009

  •   Edan  -   Edan
    7 juin 2010

  •   Cosmo Vitelli  -   Cosmo Vitelli
    26 janvier 2010

  •   Sébastien Tellier  -   Sébastien Tellier
    13 octobre 2008

  •   Daedelus  -   Daedelus
    19 mars 2010